Pouvez-vous nous présenter cancer@work ?

Cancer@Work est le 1er club d’entreprises pour concilier cancer, maladies chroniques et travail, né de l’initiative d’Anne-Sophie Tuszynski, entrepreneure et cancer survivor. C’est à l’issue de ses traitements, qu’elle décide de contribuer à l’intégration des maladies chroniques dans les modèles économiques et sociaux des entreprises. Depuis la création de Cancer@Work, Philippe Salle, dirigeant engagé et PDG de Foncia en est le président.

À ce jour, Cancer@Work fédère près de 100 entreprises. Des sociétés issues des secteurs privé et public; convaincues que l’entreprise est un formidable levier d’intégration de la maladie, du handicap et des vulnérabilités.

Quel rôle joue Cancer@Work auprès des entreprises ?

Le rôle de Cancer@Work est de changer de regard sur la maladie. Son action s’articule autour de 4 missions :

–        Mobiliser les entreprises autour de la charte Cancer@Work et sensibiliser les salariés au travers d’une méthodologie basée sur une approche d’intelligence collaborative entre dirigeants, managers et salariés,

–        Engager les entreprises à agir et à partager les bonnes pratiques en leur offrant une place de partage, de réflexion et d’échanges,

–        Mesurer les attentes des actifs et l’impact des actions à l’échelle de l’entreprise et de la Société en suivant l’évolution de l’intégration du cancer et des maladies graves dans l’entreprise par des outils tels que les baromètres, l’étude économique ou encore le Label Cancer@Work,

 –        Soutenir solidairement le maintien dans l’emploi des personnes malades, en développant les actions solidaires « job dating » qui favorisent le maintien dans l’emploi des personnes fragilisées par un cancer ou une maladie chronique invalidante.       

En quoi votre action favorise-t-elle l’engagement des collaborateurs ?

Tout d’abord, Cancer@Work s’adresse à tous les acteurs du monde du travail. Du dirigeant d’entreprise aux managers, du collaborateur malade aux collègues. Sans oublier les services des ressources humaines, de QVT ou de RSE, en résumé tout le collectif du travail.

Rejoindre Cancer@Work est donc bénéfique pour tous les acteurs de l’entreprise. L’action des entreprises membres, sous l’impulsion de Cancer@Work. favorise une meilleure qualité de vie au travail, de la confiance et de l’engagement chez les collaborateurs. Quand un collaborateur comprend que, si demain il est confronté à une grave difficulté de santé, son employeur ne le mettra pas sur le touche, ou pire, dehors, mais sera à ses côtés et fera tout son possible pour l’accompagner, alors l’engagement se développe naturellement.

Les conseils :

Quel conseil donneriez-vous aux entreprises qui hésitent à franchir le pas ?

Les entreprises n’ont plus vraiment le choix si elles souhaitent être pérennes. Les entreprises qui rejoignent Cancer@Work ont conscience que les maladies chroniques comme les cancers ont un impact sur la vie professionnelle, sociale et économique.

Aujourd’hui en France, 15% des actifs souffrent de maladies chroniques et 15 % sont des aidants proches. Selon le CESE (conseil économique, social et environnemental), en 2025, ce seront 25% des actifs qui seront concernés par les maladies graves. Imaginez une entreprise d’une centaine de salariés confrontés à une perte de talents représentant un quart de ses effectifs ! Sans compter le coût de l’absentéisme. C’est l’équilibre de l’entreprise qui est menacé, à court terme. Concilier maladies et travail n’est donc plus une option. Il est donc urgent d’agir pour que les entreprises s’alignent sur un modèle plus inclusif. Car les enjeux comme les bénéfices sont nombreux. Maintenir dans l’emploi une personne malade participe à son mieux-être, à la performance économique de l’entreprise et à la pérennité de notre système de sécurité sociale basé sur les cotisations des actifs.

Quels sont les 3 conseils que vous donneriez à une entreprise qui souhaite aider ses collaborateurs malades ? 

La clé est l’anticipation, le dialogue et l’action.

  • Anticiper, car comme évoqué précédemment, la maladie au travail n’est plus une question de santé publique mais un enjeu sociétal et toutes les entreprises, tous secteurs et toutes tailles, ne peut plus nier le sujet.
  • Dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise pour enfin savoir accompagner les collaborateurs avant la maladie, pendant et après.
  • Agir pour que le salarié n’est plus de crainte à annoncer sa maladie.

Quels sont vos conseils pour les personnes dans cette situation de maladie au travail ? 

Il n’y a pas une mais plusieurs manières de vivre au mieux la maladie et le choix d’en parler ou non appartient à chacun. Tout est une question de contexte et de ressenti. Pour autant, poser clairement le sujet auprès des bonnes personnes (manager, RH) permet d’accéder à la bonne information et de mobiliser des dispositifs utiles.

Quels sont vos conseils pour leurs collègues ?

Le soutien et la bienveillance de l’environnement de travail (hiérarchie et collègues) sont essentiels. Mais il est parfois compliqué de savoir comment se comporter. Il n’y a pas de posture unique et il faut rester soi-même. L’essentiel étant l’écoute et le respect des limites posées par un collègue en situation de maladie.

Cet article vous est proposé par Anne Guérin, Franchisée de La Minut’Rit du Loiret et Cécile Tauvel, cofondatrice en partenariat avec Anne-Sophie Tuszynski