Les parents sont souvent désemparés face à l’hyperconnexion de leurs ados. Ce sujet était ressorti pendant les échanges du webinaire « comment accompagner la réussite scolaire de mon enfant ? ».

Cécile Tauvel, co-fondatrice de La conciergerie d’entreprise La Minut’Rit avait sollicité l’expertise d’Eglantine  Goddefroy-Trancart, coaching scolaire et familial, Lamaison-mère. 
Aujourd’hui, Eglantine se penche sur la gestion des écrans chez les ados. 

Eglantine, comment accompagnes-tu les parents et les enfants ? 

En tant que coach, ce n’est pas en donnant des conseils… mais en questionnant !

Des questions qui bousculent et permettent de voir les choses sous un nouvel angle… avec une question, c’est vous qui répondez en fonction de VOUS, de vos enfants et de votre famille et c’est pour ça que ça marche !
Donc face aux écrans, notre façon de faire en tant que parent consiste à :

Utilisation des écrans : mettre en place des règles, des limites.


Bien sûr, l’ado en a besoin. Mais le plus souvent, on s’arrête là… et que se passe-t-il si ça ne marche pas ? Le parent répète… insiste… se fâche… punit… menace… juge parfois, très durement : « Tu vas rater ta vie » « Tu passes ton temps à regarder ces vidéos stupides»…

Pourquoi parle-t-on ainsi ? Pas par méchanceté bien-sûr, mais pour que nos propos choquent suffisamment, que le jeune nous écoute vraiment. Mais est-ce que ça marche? Une fois ou deux peut-être. Sur le long terme, pas vraiment…

* Pourquoi? Parce que notre cerveau est câblé pour se protéger. Si vous parlez avec des menaces, des critiques, le cerveau de votre enfant va se sentir agressé et réagir de manière instinctive :

  • soit par l’attaque : il vous répond, vous agresse verbalement 
  • soit par la fuite : il part se réfugier dans sa chambre avec claquement de porte!

Bref, ça ne marche pas !!!

et pour nous, parents, on rentre dans la spirale de l’échec!

  • Donc, si on veut changer les choses, il faut changer sa façon de faire! Plutôt que d’axer notre discours de parent sur le problème : « ce que l’on ne veut pas au sujet des écrans », il s’agit de regarder la situation à l’envers : du côté OBJECTIF . Et de se poser les questions suivantes : 

Fixer des objectifs quant à l’utilisation des écrans.

  • Qu’est ce que je veux vraiment ?
  • Pourquoi est-ce si important pour moi que mon ado limite les écrans ?

Exemples : Est-ce pour qu’il travaille plus ? Pour passer plus de temps en famille ? Afin qu’il s’ouvre aux autres ? Pour qu’il prenne soin de lui ? 

Une fois votre réponse choisie, demandez-vous :

Qu’est-ce que je peux faire concrètement, en tant que parent pour l’aider ?

S’il savait faire tout seul, il le ferait ! Oui, difficile pour lui de résister aux écrans! Les jeux, les réseaux sociaux, les séries… ça lui donne des plaisirs immédiats et très faciles d’accès et surtout :  ça répond très très bien à ses besoins d’ado :  se sentir en lien avec ses pairs, se sentir valorisé (par les likes), protégé (derrière l’écran), mais aussi se couper des soucis du Collège, du Lycée, perdre la notion du temps, se changer les idées, s’évader…

  • Prenons un exemple. A la question : « Pourquoi est-ce si important pour moi qu’il limite les écrans? » imaginons que vous répondiez:  « Selon moi, c’est important qu’il limite les écrans pour travailler plus efficacement sur ses devoirs ». Ok.
  • Si vous voulez sortir du problème et PENSER SOLUTION, c’est donc sortir des jugements et critiques et réfléchir comment l’aider concrètement. 
  • Une piste intéressante serait d’aller creuser avec lui le moment des devoirs pour comprendre POURQUOI il craque ? Chaque enfant a sa raison. Et c’est à cet endroit-là que vous allez pouvoir AGIR. 

Exemples : Est-ce qu’il craque par fatigue ? Découragement ? Par manque d’organisation ? De méthodes ? De confiance ? Parce qu’il a des soucis avec des copains en ce moment ? Chagrin d’amour ? Parce qu’il a peur de ne pas y arriver ? 

La peur de l’échec

Ce dernier point, LA PEUR DE L’ÉCHEC, est un sujet que je rencontre très très souvent avec les jeunes que j’accompagne. Il est important de comprendre que, lorsque le jeune passe des heures sur ses jeux, ce n’est pas qu’il ne veut pas réussir, tout le monde veut réussir, mais parfois, l’échec fait tellement peur que ça paraît moins risqué de ne rien faire (l’estime de soi est ainsi préservée puisque ses mauvaises notes ne reflètent pas sa « vraie » valeur + il n’aura pas fait d’efforts pour rien). Scénario néanmoins fatal pour ses notes. OK. Alors que faire ?

Si l’ado redoute l’échec et craque sur son téléphone au lieu de travailler, c’est parce qu’il est clairement en perte de confiance. On comprend alors pourquoi ça ne marche pas quand le parent le critique. Plutôt que de le booster, le jeune va se sentir encore plus nul, ce qui renforce sa peur de l’échec et donc, ses craquages d’écrans!CQFD. 

Si on veut l’aider, ça passe par des encouragements réguliers de tous les petits progrès du quotidien, en axant sur LES FAITS, LES DÉTAILS, LES PREUVES qui vont remplir son réservoir de confiance. C’est comme ça que la motivation peut reprendre. C’est comme ça que vous pourrez concrètement l’aider à diminuer ses « craquages » d’écrans. Il sent que vous agissez POUR LUI, AVEC LUI et non pas contre lui. Ça change TOUT !

C’est comme ça que votre ado vous écoute, qu’il coopère, se responsabilise peu à peu…. il sent que vous êtes convaincu de ce que vous dites…. Vous donnez un SENS à ce que vous faites… c’est pour ça que ça marche ! 

Cette interview vous est proposée par Cécile Tauvel, co-fondatrice de La conciergerie d’entreprise La Minut’RitMerci à Eglantine  Goddefroy-Trancart pour ces bonnes « questions » à se poser.

Autre article en lien avec cette thématique : accompagner les enfants à tout âge

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