Par Cécile TAUVEL (co-fondatrice de La Minut’Rit)

Certains d’entre vous en ont peut-être entendu parler : cette semaine (du 7 au 12 mars 2016) se tient 4ème édition de la Semaine de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat féminin.

Son objectif  ? Sensibiliser les jeunes de 13 à 25 ans à l’esprit d’entreprendre et diffuser une image féminine de l’entrepreneuriat. Lors de l’édition 2015, plus de 10 000  jeunes ont eu l’opportunité d’échanger avec des chefs d’entreprises et de participer à cette semaine. Cette année encore, les femmes entrepreneures vont à la rencontre des jeunes collégiens, lycéens et étudiants, directement dans leurs classes ou dans des forums afin de leur faire découvrir leur métier, leur transmettre l’envie d’entreprendre et diffuser une image féminine de l’entrepreneuriat.

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Parce que je souhaite également participer à cette sensibilisation, je vous propose de lire un extrait du mémoire « Les femmes et l’entrepreneuriat » de Lucille GUDER (en juin dernier, nous vous avions présenté un autre extrait). Dans son mémoire, la jeune femme a tenté de répondre à cette question :

Pourquoi les femmes ont-elles du mal à franchir le pas de la création d’entreprise?

« Il semblerait que les barrières rencontrées par les femmes en amont de la création d’entreprise soient importantes. Ainsi il semblerait que même si les femmes ont l’envie, elles rencontrent plusieurs blocages au moment de l’intention entrepreneuriale : un manque de confiance en soi, une éducation qui ne va pas dans le sens de l’aventure entrepreneuriale et une peur de la non conciliation entre vie privée et vie professionnelle.

Les solutions envisagées pour atténuer ces différences :

Par quels moyens le gouvernement peut-il atteindre ces objectifs ? Quelles sont les solutions proposées par les entrepreneuses elles-mêmes ?

Il faut donner l’envie aux jeunes femmes de devenir entrepreneures
Pour avoir plus de femmes entrepreneures en France, il est important que plus de femmes aient non seulement l’envie de se lancer, mais aussi que plus de femmes osent se lancer. Cela passe par deux choses : sensibiliser les jeunes filles dès leur plus jeune âge, leur expliquer ce qu’est l’entrepreneuriat et leur montrer que l’entrepreneuriat est un métier qui est à leur portée et créer ou mettre en lumière des figures de l’entrepreneuriat au féminin, afin que les jeunes femmes aient des modèles auxquels se référer.

Agir très tôt en faveur d’un entrepreneuriat au féminin
Il faudrait que le métier d’entrepreneuse soit un rêve de petites filles, autant que celui de professeure ou de vétérinaire.
Ce genre d’initiative existe déjà, depuis peu : lancée à l’initiative du ministère des Droits des femmes et de l’association « 100 000 entrepreneurs » en 2013, une semaine de sensibilisation à l’entrepreneuriat au féminin a lieu chaque année dans les écoles. […] De plus, il est important de former les équipes éducatives de la petite enfance (les personnels, les enseignants, les conseillers d’orientation et les fédérations de parents d’élèves) pour lutter contre les représentations stéréotypées des métiers et mettre en œuvre une pédagogie de l’égalité des métiers hommes/femmes.

Toucher les jeunes femmes qui ont un niveau d’études plus avancé, est aussi une piste à explorer. C’est le cas du programme « Entreprendre au féminin » qui a été créé à l’Essec par Viviane de Beaufort. L’idée de ce programme est de permettre aux participantes d’exprimer leurs doutes et leurs questions dans un univers bienveillant. On y évoque les freins et les stéréotypes liés à l’entrepreneuriat au féminin pour les partager et s’en libérer. Viviane de Beaufort en profite aussi pour les décomplexer et leur dire « Vous avez le droit d’oser et on va vous y aider ».

Cette sensibilisation des petites filles à l’entrepreneuriat passe aussi par une sensibilisation des petites filles à s’intéresser à d’autres filières d’études que les études littéraires ou sociales, comme les filières scientifiques ou technologiques par exemple, pour qu’ensuite elles soient amenées à créer des entreprises dans ces secteurs porteurs. Microsoft a récemment lancé une campagne de communication visant à pousser les petites filles à continuer leurs études scientifiques : nommée « Girls do science », cette campagne donne la parole à plusieurs petites filles qui sont passionnées par la science et les nouvelles technologies, qui passent leurs journées à créer des mini ordinateurs ou sites internet, mais pensent tout de même que la science « c’est pour les garçons car tous les grands scientifiques tels que Albert Einstein ou Benjamin Franklin étaient des garçons » ou qui racontent qu’à l’école il est mal vu d’aimer la science car c’est « un truc de mec ». Microsoft veut encourager ces petites filles à continuer dans cette voie et à ne pas abandonner, en dépit des stéréotypes, et leur propose de postuler chez Microsoft pour peut-être un jour rejoindre le géant de l’informatique … si elles continuent dans cette voie !  »

Merci à Lucile GUDER de nous avoir autorisés à diffuser un nouvel extrait de son mémoire.