Par Cécile TAUVEL (co-fondatrice de La Minut’Rit)

Le réseau GRANDDE fête ses 10 ans : déjà 10 années à favoriser le Développement Durable à travers la RSO et de nouveaux modèles économiques sur le territoire normand. J’ai eu la chance de pouvoir y travailler pendant quatre ans. J’en suis désormais adhérente à travers La Minut’Rit.

Pour célébrer ce bel anniversaire, l’association organisait un grand événement (évidemment immanquable!) le mardi 10 mai à l’Abbaye de Gruchet-le-Valasse :

Après son Assemblée générale annuelle, intervenaient Jean-François CLERVOY, Spationaute et Catherine CHABAUD, Délégué à la mer et au littoral et Navigatrice, sur le thème « Les enjeux du Développement Durable de la Terre à l’Espace ».

 

JF-Clervoy_C-Chaubaud_développement_durable

Jean-François Clervoy est membre du corps des astronautes de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) et vétéran de 3 missions spatiales à bord des navettes spatiales Atlantis et Discovery. Il est aussi Président de la société Novespace qui organise les vols paraboliques pour la recherche en apesanteur.

Catherine Chabaud, journaliste et navigatrice française, est la première femme à terminer un tour du monde à la voile, en solitaire, en course et sans escales, lors de la troisième édition du Vendée Globe 1996/1997. Elle est Déléguée à la mer et au littoral depuis février 2016.

Que retiennent ces deux passionnés de leurs expériences ?

Pour Catherine CHABAUD, ces expériences offrent un recul par rapport à la Terre :

« C’est un moment que l’on choisit, où il faut vraiment avoir envie. De ces aventures de l’extrême, on oublie les mauvais moments. »

« Cela m’a appris à vivre avec le temps qui est non pas le temps qu’il fait… à vivre avec les pulsations de la planète et donc à rythme plus lent. »

Depuis l’espace on voit environ à 2500 kilomètres à la ronde, explique Jean-François CLERVOY. Ce que l’on observe est absolument magnifique. On fait le tour de la terre en 1h30. Il y a donc 45 minutes où il fait jour et 45 minutes où il fait nuit. On se rend bien compte que la planète est vivante. Mais on ne voit pas les étoiles on a donc l’impression que la Terre est isolée.
« Le spectacle est grandiose. »

Comment font-ils pour vivre dans des espaces confinés ?

Catherine Chabaud explique qu’il faut faire attention au poids que l’on embarque avec soi, à la nourriture et à l’hygiène. Ce qui est compliqué, c’est l’autonomie car cela oblige à l’anticipation.
« On est comme un marin qui devrait prendre un risque mais qui ne le prend pas.
On répare ce qui est cassé et on apprend à vivre avec peu et ça suffit !
J’ai particulièrement aimé la sobriété de mon premier voyage. »

Jean-François Clervoy explique que dans l’espace, on réutilise tout. On recycle tous les déchets ainsi que le gaz carbonique. Pour des vols de longue durée, on doit recycler 85 à 90 % de ce que l’on rejette. Il ne faut pas consommer plus qu’on ne peut.

« Depuis le ciel, on se rend compte que l’océan est le poumon de la Terre ».

L’astronaute signe un code de conduite avant de partir dans l’espace, où la notion de solidarité est très importante.

« On n’est pas déconnecté les uns des autres. Tous ceux qui partent dans l’espace s’approprient l’objectif commun. On se démontre qu’on est compétent et on écoute l’autre quel que soit ce qu’il a à dire. »

Comment capitalisent-ils pour agir aujourd’hui ?

Pour aboutir dans un projet, il faut une vision et des valeurs. Dans la charte des marins, sont notamment inscrites les valeurs de responsabilité et de respect. Tous les rêves sont réalisables avec cet éclairage. Il est important de parler aux jeunes pour bien les éduquer et les convaincre que la Terre mérite d’être respectée.

Pour clôturer cet événement, avait lieu la tant attendue Cérémonie de la 9ème édition des Trophées du Développement Durable… Je vous prépare un résumé dans un second article pour vous présenter les bonnes pratiques récompensées !